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nour moula
6 avril 2007

Se préparer à l'examen.

On peut considérer les examens comme un sport inséparable et associé au système méritocratique des études. Et si l'on observe l'histoire universelle on remarque qu'on n'a jamais expérimenté que trois moyens d'accéder aux responsabilités et/ou aux emplois : l'argent, le piston et l'examen. A bien y réfléchir, ce dernier est le mode de recrutement le plus équitable.

Un examen, comme un concours, d'ailleurs, se prépare longtemps à l'avance.

S'il faut en croire Voltaire, le succès dépend de trois facteurs : le talent, le travail et la chance. La chance étant par nature très aléatoire et le talent plus ou moins héréditaire, le seul facteur sur lequel on puisse agir est le travail.

Un travail intense et bien organisé permet souvent de compenser l'absence de chance et le manque de talent. C'est pour cela qu'il convient tout au long de l'année, de participer au maximum de Devoirs sur Table, examens et oraux "blancs", pour se placer d'emblée dans les conditions de l'examen.

En fait, fondamentalement, on peut considérer un examen comme étant ce que les économistes appellent "un exercice de maximisation de la satisfaction sous contrainte" : il s'agit pour un individu de couvrir un programme donné dans un délai donné, la contrainte de temps étant éssentielle et l'aptitude à tenir le rythme éminament stratégique.

I/ Quatre paramètres de base :

- Le Temps Disponible.
- Le temps est le maître du jeu : il donne aux associations d'idées le loisir de se former, il permet la fixation durable des souvenirs et l'acquisition de réflexes méthodologiques productifs.
- Il faut donner du temps au temps : les intenses coups de collier avant l'examen, les révisions nocturnes et fiévreuses à l'approche des partiels ou des épreuves, ne donnent que des acquisitions très précaires.
- Il faut donc calculer, dès le premier jour de la rentrée le nombre exact de semaines de travail et d'en défalquer tout de suite les périodes de vacances ou de repos.

- Le Programme à Etudier.
- Calculer le nombre total de matières et évaluer pour chacune d'elles le nombre de pages à assimiler, le coefficient à l'examen et le degré de sympathie qu'elles inspirent. Bien mesurer ses propres handicaps et ses "aversions" personnelles, cela fait partie de l'élaboration de la stratégie.
- Tenir à jour des fiches-mémo qu'il faut réviser en permanence, des petits carnets sur lesquels on peut regrouper les formules de chimie, les énoncés des théorèmes, les orthographes difficiles, les dates clés en histoire, les chiffres clés en géographie, les expressions idiomatiques en langues vivantes.
- Relire sans cesse ces fiches ou ces carnets, particulièrement avant de se coucher afin de laisser au travail d'assimilation subconscient le temps d'opérer.

- Les Exigences du Jury.
- Quel est le degré d'assimilation souhaité : maîtrise des grandes lignes ou connaissance en profondeur ? niveau de difficulté des exercices proposés, etc.
- Consulter les annales et se concentrer pendant les corrections pour connaître les types de sujets possibles, l'esprit dans lequel ils doivent être abordés, etc.

- Votre rendement effectif.
- Calculez pour chaque matière votre coefficient personnel d'assimilation (Cf. Fiche méthodologique sur la mémoire).
- Se souvenir que le temps à consacrer à une matière est inversement proportionnel à l'intérêt qu'on lui porte.
- Prévoir des révisions fréquentes.

II/ Le découpage du programme :

En fonction de tous ces paramètres il faut évaluer le volume de travail à consacrer aux matières et découper l'ensemble du programme en tranches de révisions.

La préparation d'un examen comporte, en plus de l'apprentissage du programme, l'entraînement concret aux épreuves : exercice en grandeur réelle, "galops d'essai", examens blancs et leur pendant indissociable : annales corrigées permettant de s'entraîner seul et d'acquérir les bons réflexes, d'assimiler la bonne démarche, ou encore d'adopter les bonnes formules à appliquer à chaque étape.

III/ La régularité du rythme :

Fuir les causes de dispersion : les cinés trop fréquents, les sorties et les copains chronophages, les invitations à prendre un verre, les rencontres sportives rituelles, etc., tout ceci perturbe l'emploi du temps et nécessite de dégager à chaque fois des plages de remplacement pour les périodes de révisions qui ont été victimes de cette dispersion.

C'est dans ces périodes qu'on observe des baisses de tonus et un processus de "dérive mentale" qui se traduit par une sensation complexe : un mélange de dispersion mentale, de lassitude générale et d'agitation stérile, qui ne permet plus de se concentrer sur quoi que ce soit.

Cette paralysie de la concentration présente, en plus de tout, le difficile aspect d'augmenter au fur et à mesure que les échéances approchent et de précipiter avec elle le sentiment d'angoisse d'échouer.

Stimuler ses motivations : en se représentant, quasiment chaque jour les "avantages" de la réussite espérée : achèvement des études, accès à des vocations particulières, vacances l'esprit libre, etc...

On peut également se doper à l'auto-suggestion, très bénéfique pour le tonus aussi bien physique que mental (ce qui est même attesté par les dépenses et l'essor des budgets de publicité !), et surtout penser à se reposer...

Intégrer un groupe de travail : en veillant bien à ce qu'il soit composé d'amis sérieux. La confiance mutuelle doit être totale et l'amitié forcément compatible avec la qualité du travail attendu.

IV/ Préparer l'écrit :
- L'écrit se prépare tout au long de l'année : il est recommandé de s'entraîner à bien calibrer son devoir en fonction du temps de l'épreuve sans sacrifier, bien au contraire, la clarté et la "fluidité" du style.
- Tenir un carnet pour y noter en cours d'année les mots à l'orthographe difficile, les termes qui enrichissent votre vocabulaire, les expressions bien "tournées", voire les citations rencontrées ici ou là.
- Conserver toutes les copies corrigées et noter sur une feuille récapitulative, les types de reproches ou les suggestions d'amélioration qui vous y sont adressées par les correcteurs.
- Soigner l'écriture et la présentation : on montre ainsi de l'empathie pour le correcteur qui lit. Ne pas oublier qu'il s'agit d'une personne elle-même fatiguée par l'année écoulée, qui va devoir corriger un grand nombre de copies dans un délai réduit. Sans parler de la longueur de certaines copies, de celles qui sont indéchiffrables, qui indisposent et font perdre du temps, alors qu'il s'agit de savoir si l'essentiel est compris et exposé logiquement, avec un plan clair et des exemples pertinents.
- Montrer son bon sens : contrairement aux idées reçues, un jury préfère toujours la qualité à la quantité (on ne note pas au poids), le bon sens à l'érudition (des connaissances mal assimilées ne conduisent qu'à des contresens), les exemples aux citations (l'accumulations de citations mal reliées au sujet est très dommageable) et la logique à l'originalité (on ne juge pas sur les opinions mais sur la démarche intellectuelle : toutes les idées sont recevables à condition d'être appuyées par une démonstration cohérente et de rester dans les bornes du bon sens ; on peut bâtir un excellent devoir avec des idées simples mais logiquement organisées).

V/Cinq atouts pour réussir ses oraux :

1) Rester calme : éviter la fébrilité et les gesticulations. Ne pas "tourner en rond" si on a le trac et respirer profondément avant de se présenter devant l'examinateur ; accessoirement, ne pas se fier à la "mine" ou aux mimiques de l'examinateur : elles peuvent provenir d'une digestion difficile !

2) Soigner sa tenue : éviter les excentricités vestimentaires ou ... capillaires ! Se garder, également, d'une attitude trop désinvolte : il s'agit de sanctionner tout de même un cycle d'études que personne ne souhaite prolonger a priori.

3) Etre pédagogique : faire un plan clair et l'annoncer. Ne pas donner l'impression d'enfiler les idées au hasard et rédiger ses notes d'oral sur un seul côté des feuilles, pour pouvoir modifier facilement le déroulement de sa réponse si de nouvelles idées surgissent en cours d'élaboration de votre réponse.

4) Etre modeste : plus on se montre sûr de soi, fier et dominateur, plus on risque d'attirer les questions "dures". Par contre, bien écouter les questions, et ne pas hésiter à demander des précisions si on craint d'avoir mal compris.

5) Etre diplomate : c'est à dire être prudent (n'employer que des mots dont on connaît le sens et ne pas parler des choses qu'on ignore) et être souple (ne pas se braquer sur une idée "personnelle" et suivre plutôt les suggestions du jury, savoir saisir les perches qui vous sont tendues. Si l'on connaît bien le sujet il faut exploiter son avantage et continuer à parler jusqu'à ce que l'examinateur nous interrompe. Par contre s'il fait l'expopsé à notre place, le laisser parler, en espérant qu'il se mettra une bonne note ! ! !

VI/ Les stratégies du jour J :

Environ 15 jours avant l'examen ou le concours, le programme doit être "bouclé". Il n'est plus temps de se plonger dans les ouvrages spécialisés : il faut réviser ses manuels usuels, ses résumés, ses tableaux synoptiques. Il faut donc aller à l'essentiel et ne faire aucune impasse. Relire également toutes les copies et déterminer sur quels points il va falloir concentrer ses efforts.

Dans les semaines avant l'examen :
- Observer et respecter une régularité de vie accrue.
- Eviter les veilles et les énervements.
- Eviter les à-coups dans l'alimentation.
- Eviter les "prouesses" sportives !
- Proscrire les dopants, les calmants et les euphorisants (augmenter à la rigueur la ration de poisson, de jus de fruits frais et préférer un bon verre de lait et une bonne douche à un paquet de cigarettes ou un excès d'alcool ou de café).

L'avant-veille de l'examen :
- Se détendre sans se démobiliser.
- S'oxygéner en allant se promener au grand air.
- Dormir suffisemment.

La veille de l'examen :
- Rester calme, calme, calme.
- Fuir les discussions énervantes.
- Préparer son matériel (crayons, gommes, stylos, cartouches, règle, compas,etc.) et ses "papiers" : convocation, carte d'identité.
- Vérifier les horaires des moyens de transport et les durées des trajets.
- Se coucher de bonne heure après avoir réglé ... son réveil.

Le matin de l'examen :
- Absorber un petit déjeuner nourrissant (421 GPL : 4 portions de glucides, 2 portions de protides et 1 portion de lipides) pour éviter le "coup de pompe" qui peut être une cause d'échec.
- Arriver au centre d'examen légèrement en avance et ne pas prêter attention aux rumeurs et bobards qui circulent parmi les candidats.
- Pendant l'attente, faire des exercices de respiration profonde : le meilleur antidote du trac.

Pendant l'examen :

Eviter de prime abord les trois catégories suivantes :
- Les papillons : ceux qui arrivent au dernier moment, essayent le premier sujet puis passent au second, qui s'agittent, regardent sans cesse autour d'eux, cherchent l'inspiration dans les murs, les plafonds ou les visages de leurs voisins, rendent avant la fin de l'épreuve une feuille hâtivement rédigée.
- Les rhinocéros : ceux qui, sitôt les sujets distribués, foncent tête baissée, grattent du papier furieusement sans jamais dételer, entassent des feuilles intercalaires, s'efforcent de pulvériser les records de longueurs et rendent à la fin de l'épreuve leurs 18 pages non relues et partiellement illisibles avec un air de profonde délivrance.
- Les gastéropodes : ceux qui, trop scrupuleux, hésitent indéfiniment avant de choisir un sujet, ne négligent aucun détail et rédigent intégralement leur copie au brouillon et qui, à la fin de l'épreuve, victimes de leurs excès de minutie et de leur rythme d'escargot, rendent une copie inachevée qui ne traîte qu'une moitié de sujet.

Plus sérieusement parlant, à la distribution des sujets, ne pas s'affoler : relire plusieurs fois chaque sujet avant de choisir celui qui convient le mieux et s'y tenir.

Se fixer également son "budget-temps" et doser ses efforts en fonction du nombre des questions à traiter. Exclure tout délayage et "baratin" qui désespère les correcteurs : faire des phrases courtes (de 15 à 17 mots en moyenne) dans une copie aérée et qu'il ne faut surtout pas oublier de relire en étant attentif à l'orthographe, la ponctuation, les accents, les points sur les i, la présentation en général.

Enfin, rester dans la salle jusqu'à la fin de l'épreuve et... ne jamais rendre feuille blanche ! ! !

Un peu d'humour ?

Si malgré tous ces conseils vous deviez échouer, ayez la courtoisie d'en avertir votre entourage par un télégramme "définitif" : "JURY ENTHOUSIASME - STOP - DESIRE ABSOLUMENT ME REVOIR ANNEE PROCHAINE - STOP -

Bonne chance !

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